Avortements à répétition chez les femmes célibataires aux Pays-Bas

Publié le : Thématique : Début de vie / Avortement Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Les femmes néerlandaises qui se font avorter plusieurs fois sont principalement sans relation stable, ont en moyenne 1 enfant et sont âgées de 25 à 35 ans. C'est ce que révèle une étude de l'Association néerlandaise des médecins pratiquant l'avortement (NGvA).

En 2015, plus d'un tiers des 30.803 avortements provoqués aux Pays-Bas concernaient des femmes ayant déjà vécu un avortement auparavant. Parmi elles, 85% avortaient pour la deuxième ou la troisième fois, près de 9% pour la quatrième fois, 3% pour la cinquième fois et le reste pour un nombre supérieur allant jusqu'à 13 fois. Les trois quarts d'entre elles étaient célibataires et plus de la moitié avaient déjà au moins un enfant.

La principale raison invoquée par les femmes pour justifier leurs avortements répétés est le fait d'avoir une famille complète (33% des cas). Viennent ensuite le fait de ne pas avoir de relation stable avec le père de l'enfant (30% des cas) et une situation socio-économique difficile (22% des cas).

Face à ce constat, le Docteur Sandra Kroeze, directrice de l'étude, propose de renforcer l'information sur la contraception auprès des femmes qui subissent un premier avortement. Un quart de ces femmes affirment en effet ne pas avoir utilisé de contraception, ou bien une méthode inefficace. Selon le D. Kroeze, il faudrait oser remettre l'accent sur la contraception définitive, c'est-à-dire la stérilisation, aussi bien pour les femmes que pour les hommes.

Il est à noter qu'en Belgique, la Commission d'évaluation de l'interruption volontaire de grossesse avait posé les mêmes constats dans son dernier rapport de 2012 : plus d'un tiers des femmes qui avortent ont déjà subi un ou plusieurs avortements auparavant. La Commission d'évaluation s'était également étonnée du fait que le nombre d'avortements ne baissait pas malgré l'accessibilité grandissante à la contraception.

Ce paradoxe pose la question de la pertinence de la contraception dans la prévention de l'avortement… à moins bien sûr, comme l'affirme le Docteur Kroeze, de promouvoir la stérilisation définitive.

Source : Medisch Contact